Remise en cause du droit de grève à EDF
Après avoir fait parvenir aux fédérations syndicales concernées une « sommation interpellative » leur enjoignant de retirer leur préavis de grève à durée illimitée, la direction assigne aujourd’hui en référé les syndicats locaux
( PALUEL). Cette attaque juridique arrive juste au moment où les premiers chiffres du coût de la grève tombent.
Il s’agit d’une attaque très grave envers le droit constitutionnel de grève. Les Directions invoquent une menace sur « l’équilibre entre l’offre et la demande d’électricité » si l’été venait à être chaud. Cette menace est très surprenante puisque, même en considérant les baisses de rendement liées à la température des fleuves, l’été reste en France la période de consommation la plus faible, et une grande part de la production est destinée à l’exportation. Il existe bien des moyens d’éviter de mettre en danger l’équilibre du réseau : décalage des périodes de maintenance, achat sur le marché, demande d’effacement des clients industriels...
EDF agite l’épouvantail de la sécurité pour remettre en cause le droit de grève alors que les conséquences de ce mouvement ne sont, jusqu’à preuve du contraire, que d’ordre économique.
Depuis le début du conflit, les salariés ont été intransigeants sur les questions de sécurité et de sureté . C’est précisément pour cela qu’ils interviennent au moment des arrêts de tranche (périodes de maintenance et de rechargement du combustible).
Les salariés en mouvement se battent aussi pour l’arrêt des politiques de sous-traitance et d’économies à tout va mises en œuvre par le patronat, qui elles, dégradent la sécurité et la sureté.
De même, en opposant aux salariés en grève depuis deux mois un refus constant de négocier sur les revendications pourtant totalement légitimes et réalistes, en affichant un mépris et une attitude provocatrice (augmentation de 25% du salaire du PDG d’EDF en plein conflit alors qu’ils refusaient d’aller au-delà de 0,3% d’augmentation du salaire national de base), en adoptant une stratégie de gestion du conflit exclusivement répressive (menaces et intimidations sans cesse répétées, envoi d’huissiers, contestation devant la justice des préavis et des barrages/filtrages, et surtout procédures de sanctions à grande échelle), le patronat des IEG fait preuve d’irresponsabilité et semble chercher l’incident.
Si le patronat réussissait à rendre illégale cette grève, il interdirait de fait la grève dans la production à EDF, non pas pour des raisons de sûreté comme il le prétend, mais pour des raisons économiques.
La Fédération SUD Énergie se félicite de la ténacité des salariés qui continuent, avec une motivation sans faille, à se mobiliser pour la défense de leurs droits et du service public. Devant ce nouveau signe d’exaspération des Directions, nous appelons l’ensemble des salariés à poursuivre la mobilisation jusqu’à satisfaction des revendications.
La Fédération SUD Énergie appelle l’ensemble des défenseurs des droits démocratiques à s’opposer à cette nouvelle tentative de remise en cause du droit de grève.
Au Bugey, nous entendons développer ces orientations. Notre objectif étant de créer une section syndicale S.U.D ENERGIE BUGEY suffisamment représentative sur le site pour nous faire entendre auprès de nos directions locales et nationales
Il y a aujourd’hui une opportunité pour développer un syndicalisme différent,
un syndicalisme offensif et de terrain : il faut la saisir !
Nous invitons donc toutes celles et tous ceux qui souhaitent participer à agrandir la section sur le CNPE du Bugey à nous contacter et éventuellement à nous rencontrer.